Le bon coupable – Armel Job

Titre : Le bon coupable
Auteur : Armel Job
Nombre de pages : 301 pages
Date : 2013
Lu en version numérique

L’intrigue :

Un choc, un impact. Tout commence un dimanche midi. La jeune Clara se rend à l’atelier de son père et se fait faucher par une voiture. Le coup est fatal. Personne n’a rien vu. D’emblée de jeu, on désigne un coupable. Carlo Mazure, un marchand de bestiaux, est retrouvé avec sa jeep dans un étang à trois kilomètres de là, complètement ivre. Pas si simple : Régis Lagerman, un jeune et ambitieux procureur du roi est aussi passé par là au même moment, sa jaguar rutilante poussée à pleine puissance. Et les parents, à travers leurs incessantes disputes, ne sont-ils pas aussi responsables du décès de ce petit ange ? C’est la mauvaise conscience de tous les personnages qui construit le roman. Ces questionnements et réflexions sur le bilan de leurs existence nous permettent de prendre du recul et d’appréhender le sentiment de responsabilité et de culpabilité. Sans jamais juger, l’auteur nous met face à la complexité des choses.

Mon avis :

Au début de ma lecture (peut-être du fait que j’ai commencé à lire ce roman dans le train), j’ai eu un peu de mal à me situer parmi tous les personnages. Par la suite, j’ai vraiment trouvé cette dimension très importante au livre. Tous ces détails sur la vie des protagonistes les rendent vivants, attendrissants. On les comprend et on est ému de leur vécu de leur complexité. J’ai aimé la structure du roman où l’on avance dans l’enquête comme dans les réflexions coupables des personnages. Certains, plus « secondaires », sont aussi très attachants, comme Franz, le frère de Clara, rejeté par ses parents et prévenu tardivement après le drame comme s’il ne comptait pas alors qu’il porte un amour immense pour sa petite soeur défunte.

L’auteur situe son histoire dans une Belgique des années 60 et nous plonge très bien dans le décor : la Malmaison, un petit patelin pas très loin de Liège. Cela donne aussi son charme à l’histoire car je reconnais mon pays même si je n’ai pas vécu ces années passées. L’écriture du romancier est forte, réaliste et les détails précis.

J’ai beaucoup aimé la fin, elle n’impose pas une solution toute faite. Je ne vous en dit pas plus… à vous de trancher !

Extraits :

« La vérité Mazure, c’est que ça ne vous gêne en rien de jurer tout et n’importe quoi la main sur le coeur, pour la bonne et simple raison que, sous votre main, il n’y en a pas, de coeur ! »

« Il n’arrivait même plus à retomber sur les prémisses du syllogisme implacable qu’il avait mis au point après l’accident, grâce auquel il avait conclu qu’une innocence occasionnelle – (…) – ne retirait en rien à une culpabilité fondamentale, et réciproquement qu’une culpabilité occasionnelle – (…) – n’empêchait pas une innocence fondamentale. »

« La froideur avec laquelle, un mois durant, il avait tenu Rita à distance fondit en un instant. Elle forma une petite flaque tiède au fond de son coeur où elle tempéra la nausée de la nicotine. Il se sentait comme un malade qui réclame tout à coup l’infirmière dont les mièvreries autrement le hérissaient. »

Cliquez ici pour lire l’article de La Libre Belgique qui m’a donné envie de lire ce roman

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